GR 10 année 2013

De retour à la maison après 17 jours de marche, on vous dit tout.

Lundi 22 juillet : Luchon - Cabane de Peyrehitte

Il est 7h 50 quand nous traversons Luchon (alt 650m) et nous retrouvons nos petites balises rouges et blanches. Dès le début ça grimpe pour arriver au petit village d'Artigues (alt 1250m) que nous atteignons en 3h, puis la pente s'accentue et le déjeuner à la cabane de Saunères est bienvenu. La pause se prolonge un peu mais il faut repartir car il reste encore 300m à monter. A 14h45 la cabane de Peyrehitte se profile et c'est là que nous passerons la nuit, entourés de moutons. L'eau glacée d'une fontaine sera notre douche pour ce 1er jour.  20h45 il est temps de se coucher pour récupérer de la 1ère étape avec 1300m de D+.

Mardi 23 juillet : Cabane de Peyrehitte - Fos

Journée difficile. Pourtant elle avait bien commencé avec la montée au pic de Bacanère et la rencontre de trois isards sur la crête frontalière de l'Espagne puis la pause à la cabane  des Courraux, la rencontre avec le vacher qui réside dans la cabane et l'apéro improvisé offert par ce vacher à 1600m d'altitude partagé avec trois autres randonneurs, vraiment sympa. Ensuite longue descente sur Fos dans les pierres et la forêt avec cet orage qui nous surprend au déjeuner, des grêlons gros comme des cerises, le GR dévié à cause des intempéries du mois de Juin qui nous retarde un peu plus. A 17h arrivée à l'hôtel, le gîte est complet, nous posons les sacs après une dure journée (1650m de descente depuis la crête frontière).

Mercredi 24 juillet : Fos - Cabane d'Uls

Levés de bonne heure pour un  départ à 7h15, les jambes courbaturées après la descente d'hier et donc forcément ça coince. Le GR emprunte une petite route et la marche sur le bitume est désagréable. A la pause déjeuner changement de programme; nous devions dormir au refuge de l'Etang d'Araing mais le temps à la montée est largement dépassé et il est donc plus sage de dormir à la cabane d'Uls soit deux heures avant le refuge. A l'arrivée à la cabane un léger coup de blues nous entame un peu le moral, mais bon avec un café ça disparait. Pour oublier cette journée rien ne vaut un dîner tôt et un coucher dans la foulée à 20h. Demain il faudra rattrapper les deux heures. Le diner : potage - riz aux champignons - 1/2 orange, le luxe quoi !!!

Jeudi 25 juillet : Cabane d'Uls - Eylie d'en Haut

Il est 6h45 le soleil est levé depuis une vingtaine de minutes et les sacs sont déjà sur le dos. Au col d'Auréan (2176m) le vent souffle fort mais la vue est magnifique; juste avant, le franchissement de deux névés a été délicat pour Catherine. Un petit café au refuge de l'Etang d' Araing (au pied du pic de Crabère) et c'est la montée pénible malgré la fraîcheur à la serre d' Araing. Ensuite descente sur Eylie en passant devant la mine de Bentaillou qui produisait au début 1900 du plomb et du zinc. Les amas de ferraille, wagonnets, rails, pylones, roues, filins forment un spectacle désolant dans ce lieu magnifique. La traversée de la forêt de hêtres avant Eylie est agréable car il fait frais. Le gîte est sympa tenu par Claude qui fait revivre la mine avec son petit musée d' objets, d'outils et de photos pour que l'on oublie pas ces mineurs qui travaillaient dans des conditions difficiles (froid, neige) dans les galeries à 1900m d'altitude. Le repas est bienvenu car les estomacs sont soumis à un rude régime et puis c'est l'heure de dormir, il est tard 21h15. Pour info c'est la St Jacques.

Vendredi 26 juillet : Eylie d'en Haut - Bonac

Aujourd'hui nous prenons une variante le GR10 E qui passe par des refuges pour éviter 2 nuits dans les cabanes et économiser de la nourriture. Il faut encore tenir 4 jours avec ce qu'il reste dans le sac (soit : 2 sachets de potage, 1 de semoule, 1 de riz, 2 kiri, 1 boîte de maquereaux, 1 de sardines, 1 saucisson sec et quelques bouillons de cubes) donc ces 2 nuits en refuge permettront de manger correctement le soir. La montée au col de l'Arech (1660m) serpente au milieu des myrtilles (très bonnes ma foi) puis bifurque vers la descente sur Bonac presque entiérement dans la forêt. Longue et interminable, les temps du topo guide sont dépassés, comme d'habitude, c'est à 16h15 après 8h30 de marche que nous arrivons au gîte. L'accueil est froid, on avait réservé par téléphone vers 12h15 et le gardien avait compris qu'on réservait pour le repas méditerranén qu'il organisait ce soir !!! Qu'est ce qu'il croyait, qu'on voulait faire la fête ? On en avait surtout plein les godasses. Il n'avait pas préparé les lits, il nous propose le fameux menu moyennant un supplément car son cuistot n'avait rien d'autre et pour couronner le tout il nous annonce que les petits déjeuners ne sont servis qu'après 7h30 (alors que nous voulions partir à 7h) ....... Le Relais Montagnard ça s'appelle !!! mon oeil, le montagnard ou le randonneur il s'en fiche complétement.

NB - le petit déjeuner sera pris à la terrasse du gite à 6h30 avec réchaud, kiri, confiture, pain de mie et galettes de riz.

Samedi 27 juillet : Bonac - Esbints

Départ 7h00 pour une grosse journée (+1150m -600m). Comme les autres jours les délais ne seront pas tenus, 10h30 pour atteindre le gite. Il nous tenait d'y arriver au gite car il a fait très chaud et la douche était notre récompense. L'étape nous a emmené à travers les forêts et les fougères jusqu'à l'étang de Bethmale, encore de la forêt pour grimper au pas de la Core où nous retrouvons le GR10 normal et descendre sur Esbints. Le gîte est tenu par un jeune couple d'agriculteurs qui produit "bio", le repas est partagé avec eux dans leur cuisine. Soirée super agréable.

Dimanche 28 juillet : Esbints - Cabane d'Aula

Cette journée on la redoutait, pas pour la rando mais parce qu'on aurait préféré être avec la famille à St Denis. Rien de spécial à dire tellement nos pensées étaient loin. Par chance nous n'avons pas dormi seuls à la cabane et donc le temps a passé assez vite, le couple avec qui nous avons partagé le repas nous a permis de ne pas trop gamberger.

Lundi 29 juillet : Cabane d'Aula - Rouze

Encore une étape de 7h aujourd'hui qui nous mène au gite de Rouze perdu en pleine forêt. Pour y arriver montée au col d'Aula (1998m) puis descente au col de Pause. Ensuite traversée de prairies où les chevaux avec leurs petits nous ont parfois détournés de notre chemin pour ne pas les déranger. Passage par des hameaux de quelques maisons, une dernière montée en forêt pour terminer. Au gîte, douche, lessive, boissons fraîches à dispo dans le frigo (on met l'argent dans une boîte à biscuits ouverte car il n'y a pas de voleurs chez les randonneurs) et lecture en attendant le repas du soir. Quel repas.

Entrée :  Salade de chèvre chaud, tomates, olives

Plat : Tranches de porc dans le filet avec oignons, sauce à la sauge et au fenouil servies avec courgettes farcies et pommes de terre roties.

Dessert : Plateau de fromages (5 différents) + fruits

C'est avec l'estomac bien rempli (trop pour ma part, j'ai repris de tout 2 fois) que l'on se couche vers 22h.

Le gîte, en fait une ferme avec vaches, chèvres, porcs, poules etc est tenu par un hollandais et un allemand qui font de l'agriculture "bio" depuis 5 ans, tout y est fait maison même le pain (à faire pâlir un boulanger); si vous passez par là allez faire honneur à leur cuisine.

Mardi 30 juillet : Rouze - Bidous

Aujourd'hui on raccourcit l'étape pour arriver au gîte de Bidous vers 14h et se reposer un peu car c'est le 9ème jour et le corps a besoin de souffler un peu. Déjà 9 jours ! Il en reste finalement 8 (1 jour de gagné avec la variante du GR10 E). Départ 9h, après une petite grasse matinée. Au col de la Serre du Cot la vue sur le mont Valier est superbe, il fait bon, pas un nuage dans le ciel bleu. Descente en forêt vers St Lizier d' Ustou ou nous arrivons à 13h juste avant la fermeture de l'épicerie. Au menu thon, yaourts, abricots et brugnons (achat du Monde et de l'Equipe). A 14h le gîte est en vue, l'après-midi est cool dans un endroit impeccable, jardin, chaises longues, un torrent pour se rafraîchir, bref un vrai centre de remise en forme.

Mercredi 31 juillet : Bidous - Aulus les Bains

7h il fait déjà chaud dehors et c'est parti pour 870m de montée sur Guzet-Neige (moche comme toutes les stations de ski en été) en passant par le col du Fitté avec toujours le mont Valier en arrière plan, le col d'Escot (1618m) pour ensuite descendre sur Aulus (750m) par le cirque de Cassiérens, la cascade du Fouillet et sa vallée. Ce soir camping, car il faut bien qu'elle serve cette tente que je traine depuis 10 jours et puis on va pouvoir manger ce qui nous fait envie à savoir crudités, fromage, fruits frais et baguette.

Jeudi 1 août : Aulus les Bains - Refuge de Bassiès

Ce matin au départ vers 8h nous avons appris que le refuge était complet, c'est OK pour le repas mais il faudra planter la tente. La montée au port (pour porte ou portail) de Saleix se fait en partie en forêt et il est 12h15 quand on y arrive. La vue est magnifique et l'endroit parfait pour le déjeuner. A 13h il faut repartir car il reste le Mont Garias à contourner et une descente assez raide dans un pierrier nous attend pour parvenir au refuge de Bassiès (1655m). Tente à monter, douche et lessive, programme habituel avant le repas à 19h. Ce soir il y a de la soupe, Catherine est contente, le reste du menu n'est pas terrible, 1 saucisse avec "sa" patate, une part de fromage et salade de fruit.

Vendredi 2 Août : Refuge de bassiès - Goulier

Lever 6h, un vent chaud souffle, le petit déjeuner avalé il faut commencer la descente sur Auzat (730m) au début dans les pierres puis dans la forêt et une partie sur la route. Le bitume est brûlant il est 11h50 quand nous arrivons à Auzat. Passage obligé car c'est la seule épicerie avant la fin du GR à Mérens les Vals et on a besoin de 6 repas pour le midi + 2 pour le soir. Après la pause il reste 1h30 pour aller à Goulier (1110m) sous un soleil brûlant, heureusement le GR empreinte un ancien chemin ombragé qui reliait les villages entre eux autrefois. Au gîte il y a de la place mais ce soir c'est la fête du village et il risque d'y avoir du bruit. Qu'importe la fatigue sera plus forte que la musique, du moins on l'espère.

Samedi 3 Août : Goulier - Siguer

Au petit déjeuner il pleut donc on patiente jusqu'à 8h30 avant de partir, en plus aujourd'hui l'étape est courte. La brume nous accompagne en montant au col de Lescoul. Au bord de la piste forestière après le col je ramasse deux cèpes, il seront mangés au gite ce soir. En traversant le village de Lercoul je fais des envieux parmi les gens qui préparent la fête locale. L'arrivée au gîte est rapide et c'est vers 12h45 que nous posons les sacs. L'après midi se passe entre visite du village, lecture,DVD pour Catherine (un film la mémoire des montagnards). Avant le diner, apéro sur le trottoir, puis à table, nous sommes cinq donc il n 'y a pas beaucoup de cèpes pour chacun mais ils sont délicieux. Merveilleux accueil dans ce petit gîte familial où les gens sont sympas et généreux.

 

Dimanche 4 Août : Siguer - Cabane de Courtal-Marti

Encore une étape courte, 5h, mais rejoindre Beille aurait été trop long, nous choisissons le bivouac à côté d'une cabane, de plus il y a une source. La montée est raide jusqu'au Pla de Montcamp mais là une vue à 360° s'offre à nous. On rejoint la cabane vers 14h pour déjeuner. Un autre randonneur arrive. La douche à la source est glacée et tonique. Avant de manger une petite visite à la cabane du vacher à côté pour acheter du fromage (un crotin de chèvre et de la faisselle avec confiture de myrtilles, hmmmmmmm !!!! délicieux)

 

Lundi 5 Août : Cabane de Courtal-Marti - Plateau de Beille

Dure journée qui s'annonce +1120m -1120m, départ à 7h45 pour descendre à la Jasse Sirbal (1350m) et remonter au col de Sirmont à 1690m puis prendre un sentier en lacets dans la forêt pour atteindre la route départementale à 1040m, lieu du déjeuner car il faut prendre des forces pour aller au Plateau de Beille à 1810m. La montée est raide, il fait très chaud et plusieurs pauses sont nécessaires pour arriver à la source de la Jasse d'Artaran. L'eau est fraîche et nous remet d'aplomb (surtout Catherine) ensuite il nous faut 30mn pour finir l'étape.

Ce soir le couchage est dans un tee-pee, le repas est fait avec ce qu'il reste dans le sac; au lit à 20h30 pour une bonne nuit dans cette chambre pas ordinaire après 8h30 de marche.

Mardi 6 Août : Plateau de Beille - Refuge du Rhule

Départ 7h30, traversée du plateau par la piste pastorale pour aller au col de la Didorte (2093m) et grimper vers les crêtes. Pendant deux heures sur la crête des Isards la vue est magnifique, mais la vigilance est de mise car certains passages sont escarpés. C'est certainement une des plus belles étapes en Ariège. On décide de déjeuner au refuge que l'on atteint vers 14h, encore une bonne journée.  Dans le sac il ne reste plus que le repas de demain midi (2 tranches de jambon, quelques fruits secs, 1 barre de céréales, 1 pâte de fruit, 4 tranches de pain de mie et trois galettes de riz). Lecture et repos avant la douche à 18h (réglement du refuge). En fin de soirée la météo annonce orage et vent violent.

Mercredi 7 Août : Refuge du Rhule- Mérens les Vals

A 7h au petit déjeuner pluie et vent, il va pourtant falloir partir car cette dernière journée est bien chargée +250m et -1380m à avaler. Le gardien du refuge nous montre sur la carte IGN la déviation du GR10 mise en place suite à un éboulement de blocs de granit, il nous annonce aussi du vent violent 100,110 km/h, de la pluie pour toute la matinée et nous souhaite bon courage. On ne se doutait pas que cette journée allait être si galère !  Le bisou comme avant chaque étape depuis 3 ans et nous partons sous la pluie à 8h et le vent est glacial. Au bout de 30mn nos mains sont gelées, nos pantalons trempés, mais les vestes Gortex nous protègent le haut du corps. Le passage des éboulis se fait assez bien, la montée de la crête de la Lhasse (2439m) est régulière mais les rafales de vent nous obligent parfois à nous tenir mutuellement ou à nous accrocher aux rochers. Enfin le sommet et on amorce la descente sur Mérens, soudain une bourasque plus violente que les autres nous fait chuter tous les deux. Quand Catherine se relève, du sang coule de sa bouche, elle a heurté une pierre et la coupure est assez profonde. La plaie est nettoyée, ça a l'air d'aller, on repart, il reste 3 heures de marche pour trouver un médecin. Arrivés à Mérens, le soleil brille de nouveau, on fait du stop pour rejoindre Ax les Thermes où il ya un docteur. Bilan, 6 points de suture.

Fin du périple pour l'année 2013.

Conclusion

Malgré la dernière étape, ces 17 jours en Ariège ont été agréables. Cette 3ème partie était difficile à cause des dénivelés quotidiens mais les paysages quand même magnifiques. Dans les gîtes et les refuges les gardiens ont été d'une gentillesse et d'une simplicité incroyable, certains nous ont reçus à leur table, nous ont parlé de leur vie, de leur métier et c'était vraiment sympa. Vivement l'année prochaine pour rallier la Méditerranée, le but final.

Les photos sont dans l'album : GR10 année 2013

Comments

[marjorie et thom]

que de beaux paysages!!